Plante emblématique de la Corse, l’Hélichryse Italienne (Helichrysum italicum italicum) fascine aussi bien pour son aspect que son histoire ou bien sûr sa fameuse huile essentielle. Elle est présente de façon spontanée sur tout le pourtour méditerranéen, où elle profite des climats secs et ensoleillés. Pour bien la cultiver, quelques notions sont à savoir.

Sur quel type de sol ?

Pour répondre à cette question, la meilleure manière est d’étudier la composition du sol dans le biotope naturel de l’Hélichryse Italienne (helichrysum italicum italicum), c’est-à-dire la Corse ou l’Italie. C’est en effet là-bas que cette variété (beaucoup utilisée en aromathérapie) pousse depuis toujours de manière sauvage, avant d’être cultivée, que ce soit en Corse, en Italie ou en France. Les deux principales caractéristiques de ce sol sont le fait qu’il soit acide, et surtout très drainant.

C’est donc ce type de sol qui convient naturellement à l’Immortelle, et à la plupart de ses variétés. Cependant, il faut noter que ces dernières années, une Helichrysum Italicum Italicum fut adaptée au continent dans le sud de la France, très calcaire et donc basique (pH de 6,5 à 8), la variété Hélimily. Si certaines variétés ont la capacité de se semer toutes seules, ce n’est malheureusement pas le cas de la Hélimily. Une autre variété souvent utilisée est la variété Sarde, qui se sème toute seule mais dont les taux d’acétate de néryle dans l’huile essentielle sont trop faibles.

Le pH du sol n’est donc pas un prérequis pour la culture de l’Hélichryse Italienne, à condition de choisir la variété adaptée. Toutefois celui-ci doit impérativement être drainant, car l’Hélichryse Italienne ne supporte pas l’eau stagnante.

Comment planter et entretenir ?

La culture de l’Hélichryse Italienne nécessite tout d’abord un travail très technique de pépiniériste. En effet, les graines sont extrêmement fines, on ne dénombre pas moins de 20.000 graines par gramme, ce qui rend le semis très technique et relativement difficile.

Une fois les plants germés, ils sont plantés sur le terrain avec une planteuse classique, sur des rangs espacés de 1,5 à 2m, à raison de 10.000 plants par hectare. La plantation peut se faire au printemps ou à l’automne. Un plant d’Hélichryse Italienne a généralement une durée de vie de 5 à 7 ans. Il est ensuite conseillé de faire une rotation de culture avec des céréales par exemple.

En BIO, la culture de l’Hélichryse demande beaucoup d’entretien, surtout pour éviter l’enherbement. Réalisé de façon mécanique entre les rangs et de façon manuelle pour le reste des mauvaises herbes, cela demande un travail considérable : entre 200 et 300 heures de désherbage par hectare et par an.

Un entretien important est également nécessaire en cas d’attaques de pucerons, très fréquentes dans les plantations d’Hélichryse.

La culture d’Hélichryse ne demande pas d’apports organiques importants. Cependant, la terre étant très drainante, il faut régulièrement l’amender en azote.

Comment et quand récolter ?

Si le plant est mis en terre à l’automne, la première récolte peut avoir lieu dès l’été suivant. Le cycle végétatif de l’Hélichryse Italienne est très surprenant et imprévisible. On observe une véritable alternance de cycles de verdissements et de repos, de façon irrégulière et souvent à contre-courant de ce qu’il se passe dans le reste de la végétation. De manière plus classique cependant, sa montée en fleur se fait au mois de mai.

La récolte pour la distillation se fait au moment où les premières fleurs commencent à brunir, généralement la dernière semaine de juin pour les zones situées dans le plateau de Valensole ou d’Albion, voire plus tôt pour les zones le plus au Sud de la France telle que la Côte d’Azur. Dans l’idéal, il faut pouvoir récolter après de fortes chaleurs, lorsque la plante est chargée en particules aromatiques, et au plus chaud de la journée, vers 12h.

La récolte se fait au moyen d’une récolteuse mono-rang, qui charge les sommités fleuries et les tiges en vrac, non broyées, dans un caisson, qui sera lui-même envoyé à la distillation. Cette méthode demande plus de main d’œuvre que le vert-broyé, souvent utilisé pour la lavande, mais déconseillé pour l’Hélichryse Italienne.

En BIO, 2 à 3 tonnes de sommités fleuries et tiges sont récoltées par hectare, contre 3 à 4 tonnes en conventionnel.


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